Maison de Quartier St Nicolas
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Présentation
Ici, le rapport d'activités 2018, AG 2019.
La Maison de quartier St Nicolas se situe dans un centre-ville et aussi un centre historique. Ce quartier est inscrit en quartier prioritaire bénéficiant du contrat de Ville. Depuis 1988, l'association répond au quotidien des habitants en leur proposant de « participer ». En 2001, elle quitte la rue St Nicolas en occupant de nouveaux locaux mis à disposition par la Ville. C'est un centre de loisirs qui structure son activité. Parce que la gratuité est son credo une centaine d'enfants s'y bouscule dans un joyeux bordel. C'est à ce moment qu'une première personne est salariée et organise un peu les choses. En 1997 elle entreprend d'écrire un premier projet de centre social qui trouve un agrément CS/CAF en 1998. En 2006 c'est l'agrément « Education Populaire », en 2015 c'est l’enregistrement de l’association reconnue d’intérêt public. Ceci nous permet de recevoir des dons accompagnés d’un reçu fiscal aux personnes. En 2016 l'agrément ESUS. Plusieurs projets s'enchaînent passant du loisir, du café musique à l'émancipation des habitants. Faire de la maison de quartier un équipement au service des personnes, toutes les personnes est une formule adoptée. Puis vient l'importance du partage, de vision partagée avec les habitants, puis les partenaires et ainsi proposer le vivre ensemble paraît devenir un outil de cohésion sociale.C'est maintenant le 6ème projet d'agrément qui se propose dans ce quartier composé de près de 5 771 habitants (1 950 dans le centre ancien) dont 38% sont issus de familles monoparentales habitant dans des logements exigus, souvent délabrés, à la merci des marchands de sommeil. 23% de propriétaires, 58% de locataires en parc privé, 20% en parc « social ». Une mixité de population s'effectue nouant des problématiques différentes. Les jeunesses sont de passages et comptent un taux de chômage qui est très important même pour les diplômés.
44,6% (1009) des allocataires sont inactifs dans le centre ancien, et 17 % au chômage (385). L’activité commerçante est en déclin. 1 843 ménages sont en précarité fragiles et dépendants. Une précarisation de la population qui touche d’abord les femmes. C'est avec 17 % de taux de chômage sur le quartier centre ville (contre 13,4 % à Romans et 10,6 % en France) que la mixité sociale est relative. Aggravation de la précarité et de l’isolement des individus et des familles. Sur le quartier du centre ville c'est un phénomène croissant. Un PARADOXE social marqué par:
- l'augmentation des personnes âgées sur le centre ville et principalement des personnes âgées isolées.
- davantage de jeunes enfants sur le quartier du centre-ville qu'à l'échelle de la commune et du département (41 % de 0-5 ans contre respectivement 35,4% et 34%) parmi les enfants mineurs à charge des allocataires. Les jeunes représentent près d’un tiers de la population du quartier.
- les personnes isolées et les familles monoparentales sont sur-représentées sur le quartier du centre-ville. 1 053 allocataires (57%) sont des personnes isolées.
- En Drôme et à Romans, les personnes isolées sont en majorité des femmes. On observe le phénomène inverse sur le quartier du centre-ville.
Un HUB, centre social au centre d'une Ville ?
En Anglais, le mot hub au sens premier désigne le centre d'une roue et peut donc se traduire par moyeu. Le modèle issu d'un hub désigne ainsi une organisation mettant en œuvre un point de connexion central. Une plate-forme de connexions.En ce début du 21ème siècle notre association d'éducation populaire souffre, elle est malmenée et peine à reprendre l'initiative localement considérant l'ampleur des défis. Le modèle économique s'essouffle épuisant des gouvernances mises en difficultés dans un contexte qui s'emballe. Il est souhaitable qu'elle ne s'enlise pas. Pour faire face aux inégalités et au délitement du lien social il faut entreprendre un changement qui stabilise d'autres pratiques inspirantes, innovantes, œuvrant dans l'intérêt général. Il nous faut préparer et identifier de nouvelles étapes susceptibles de franchir ce seuil critique autorisant un nivellement par le haut d'une construction et une intelligence collectives. Que ce soit tant qualitativement que quantitativement il nous faut faire face aux quatre crises qui se dressent devant l'Humanité. Crises sociales, économiques, écologiques et alimentaires sont majeures et se multiplient déséquilibrant les relations Nord-Sud.
La maison de quartier est devenue « un quartier de leur maison » disent les habitants. Nous sommes plus ouverts aux usagers qu'aux adhérents, elle est reconnue comme un abri ou encore un HUB d'aéroport.
La maison de quartier St Nicolas, centre social de proximité, propose un énorme gisement de richesses représenté par un capital social dont c'est la base. Elle oriente son, ses fonctionnements en reconnaissant être un tiers-lieu. C'est cet endroit de connexions qui propose une autre approche de la richesse prenant en compte l'utilité sociale permettant la transformation espérée. La "bonne vie" permet de lever la tête et d'être pris par l'élan collectif. La dignité s'affirme, la solidarité s'exécute et les personnes repartent sur une autre destination bien gonflée d'envie et d'audace.
La mise en œuvre du nouveau projet de centre social présenté va favoriser la synergie de ce tiers-lieu sortant de l'action réparatrice, défensive et sectorielle du modèle associatif actuel en se faisant émancipateur, dynamique et contagieux.
Ce projet présenté affiche une volonté audacieuse connectée avec les 2 autres centres sociaux de la ville : exercer une coopération heureuse, pour un futur désirable. Par ce regroupement de tiers-lieux, il est ainsi offert à chaque citoyen de participer localement, et à sa façon, à la reprise en mains de l'économie associative en toute indépendance reconnaissant leur grande diversité et défendre une cause commune essentielle à leur survie permettant un foisonnement de petites histoires.
En s'appuyant sur l'éducation populaire, la coopération créera les conditions propices à un fort développement d'initiatives citoyennes privilégiant les urgences sociales, économiques, écologiques et l'épanouissement humain. Faire alliance pour décloisonner les associations. Faire cause commune sur la résolution d'un problème fondamental tout en continuant d'œuvrer chacune selon sa sensibilité. Sortir du fatalisme en se donnant les moyens pour préparer des biens et services socialement et techniquement innovants devenus convaincants. S'appuyer sur la diversité et la modernité des projets. Partir à la recherche des ressources cachées, place à l'initiative sur les territoires.
C'est notre projet pour affronter le futur pendant les années 2017-2020.